Stacey Désilier : Portrait d'une danseuse passionnée qui transcende les frontières de l'art
Par Yvette Cakpo
Le printemps bat encore son plein et nous sommes de retour pour vous présenter une artiste étonnante, fascinante. Une belle âme au coeur généreux qui nous a fait l’honneur de nous recevoir dans son studio de travail le temps d’un moment afin de passer en revue sa carrière, ses aspirations, sa passion. Une passion débordante pour la danse, fruit d’une détermination qui la suit depuis sa plus tendre enfance et qui ne l’a depuis jamais quittée. Montréalaise de coeur et fière de ses racines haïtiennes, Stacey Désilier pratique la danse à sa manière et puise dans ses origines et son histoire pour exulter ce que cet art a de meilleur. Un entretien franc et un parcours qui ne manquera pas de vous inspirer…le tout avec élégance et avec style, comme toujours!
une vocation INNÉE
Stacey a toujours aimé danser, toujours…dans ses souvenirs les plus lointains du moins, et c’est la musique, tout naturellement, qui lui en a donnée le goût. Il faut dire que les occasions ne manquaient pas au domicile familial : Reggae, kompa, R&B, musique latine : de quoi éveiller les sens et aiguiser sa sensibilité artistique.
Danseuse professionnelle ? Une évidence et c’est en prenant des cours de danse urbaine qu’un cheminement vers une carrière à temps plein s’est dessiné peu à peu. New jack swing-hip hop, Popping, Krumping Waacking, House, des cours accessibles et peu onéreux. Un éveil également sur la richesse et la diversité du milieu. C’est ensuite avec la danse contemporaine que son choix se précise. Une formation professionnelle à l’École de danse contemporaine de Montréal, plus exactement, qui sera le point de départ d’une prise de conscience sur l’art du mouvement et sa capacité à nourrir l’âme.
« Danser, c’est pour moi une façon de connecter mon corps à la musique, aux esprits. C’est très puissant et salvateur! »
Un voyage initiatique en 2014 puis un autre en 2015 en Haïti, sa terre d’origine, au cours desquels elle offrira des cours de danse aux populations locales la conforteront dans ses choix.
« Ces voyages m’auront énormément inspiré et le restent encore à ce jour. Les échanges, la danse, la résilience des habitants… c’était juste une expérience inoubliable. »
Une jeune mais profilifique carrière
Prolifique en effet pour notre danseuse qui, diplôme en poche, entame des collaborations avec des compagnies prestigieuses telles que le Cirque Éloize, Les 7 doigts de la main, l’Opéra de Québec ou bien encore l’Orchestre Symphonique de Montréal, comme tout récemment, à l’occasion de la 10e édition du Bal des enfants. Stacey travaille également avec des chorégraphes et artistes de renoms : Marie-Claire Forté, Sasha Kleinplatz, George Stamos, mais aussi Mélanie Demers, véritable icône et artiste engagée, fondatrice du Cabaret Noir, un espace célébrant la négritude à travers des spectacles percutants et la compagnie de danse Mayday.
Nous sommes particulièrement séduits par l’ouverture d’esprit de Stacey et la finesse dans le choix des projets auxquels elle participe. On pense en particulier aux courts-métrages A Silent Tale, une série chorégraphique et musicale en 5 parties, co-création de Frédérick Gravel et Jean-Christophe Yacono, présentée en mars dernier dans le cadre de la programmation spéciale du Festival International du Film sur l’Art, au Théâtre Outremont. Une série de chorégraphies où le mouvement est complètement déconstruit sous une forme expressive et artistique époustouflante.
L’HÉRITAGE CULTUREL COMME SOURCE D’INSPIRATION
Stacey est une femme inspirante et c’est dans ses projets personnels que l’expression de sa sensibilité artistique prend tout son sens. Ce qui nous surprend le plus, c’est cette capacité bien à elle de puiser dans son histoire personnelle et les valeurs qui lui sont chères afin de créer des mouvances artistiques singulières et uniques. On pense en particulier à « Braids & Heritage », un projet en cours de développement produit en collaboration parallèle avec Jossua Collin dans le cadre d’une résidence artistique et dans lequel l’art du tressage est utilisé et réapproprié pour pousser à la réflexion et au dialogue.
(Crédits photos : Nanne Springer)
Une expérience artistique puissante qui mêle à la fois histoire, traditions et innovation… De toute beauté!!
(ci-dessous : Crédits photos – Courtoisie Stacey Désilier)
Nous avions d’ailleurs été conviés à son domicile pour avoir un aperçu de la confection d’une tenue dans la lignée de ce projet, à l’occasion du Gala Dynastie qui se tenait en mars dernier et pour lequel elle était nominée dans la catégorie « Danseur(euse)/troupe de danse de l’année ».
On vous laisse vous faire une idée du résultat final avec cette vidéo captée durant le Gala !!
Vous avez aimé ? N'hésitez pas à partager :
Articles connexes
7e édition du Gala Dynastie : Retour sur deux soirées exceptionnelles mettant à l’honneur L’Excellence Noire Montréalaise!
7e édition du Gala Dynastie : Retour sur deux soirées exceptionnelles mettant à l’honneur L’Excellence Noire Montréalaise! https://www.portraitsavecstyle.com/wp-content/uploads/2023/04/Sequence-02.mp4 Le Gala Dynastie, dont la mission vise
Du Street Art à l’engagement social : le parcours inspirant d’Adeline Martiny
DU STREET ART À L’ENGAGEMENT SOCIAL : Le parcours INSPIRANT D’Adeline Martiny Notre collaboration avec la Table ronde du Mois de l’Histoire des Noirs se
Naïma Frank : Dans les coulisses du lancement de son premier EP
Une artiste qui apporte un vent de renouveau sur la scène montréalaise : Dans les coulisses de la sortie du 1er EP de Naïma Frank